Le trottoir au Soleil - Philippe Delerm
Lecture Commune avec Philisine Cave du blog http://jemelivre.blogspot.fr/ . J'ai manqué à ma promesse, je m'étais engagée à la légère sur la date du 20 mai alors que j'étais en plein examen ! Mais Philisine est adorable et ne m'en veut pas du tout. Lu aux premiers jours de juin il m'aura encore fallu tout un mois pour me décider à écrire ce billet.
Imperturbable, Philippe DELERM écrit des nouvelles. "Racontez vos vacances" (2 pages au moins). Cette fois encore, le contrat est rempli, c'est impeccable.
Mais je crois que je me lasse, ou que je m'agace, de cette intelligence du bonheur conjuguée par la famille DELERM. J'aimerais un doute, un dérapage même contrôlé, une sortie des chemins bucoliques et se prendre les pieds dans les ronces. Tant pis si elles égratignent un peu les lignes ... on aurait un pincement au coeur, on pourrait en rire pour retenir la larme.
Pourtant c'est un peu plus d'intimité que l'auteur nous offre dans "le trottoir au soleil", quelques embarras, de bonnes adresses qu'on saura retrouver, la consternation du malheur des autres à la radio. Mais pas d'autre grain de sable que celui qu'on secoue de sa serviette de plage. Tout au contraire, dans un village désert le bistrot improvise une assiette savoureuse, c'est hors du cinéma de plein air qu'on trouve inoccupé le banc idéal, c'est pour le prix d'un plateau de cafétéria qu'on peut profiter d'une chic terrasse sur la mer, j'en passe.
Un juste sentiment d'amertume peut s'installer chez le lecteur, parce que parfois, comment l'ignorer, en quittant la plage après la serviette bien secouée, c'est encore nu pied qu'on marche sur une crotte de chien. J'ajouterais, sans peur d'être rabat-joie, que le plus souvent après une longue promenade dans la chaleur de l'été, la promesse d'une boisson fraîche au seul bistrot du village se solde par une porte close sans horaires affichés, on s'était pourtant pressé un peu.
Oui, je suis jalouse, de cette bonne fée qui s'est penchée sur votre berceau Mr DELERM ; heureusement vos livres, presque toujours, me font oublier que la vie n'est pas un conte.