Bartleby le Scribe, Herman MELVILLE
Intriguant petit récit, pesant et j'ose l'écrire, perplexifiant, tel que Bartleby peut l'être. Personnage enigmatique et il le restera, jusqu'à la démonstration ultime de sa force d'inertie, finalement il ne "préfére pas" vivre. Tout le long de l'histoire il ne "préfèrerais pas" faire tout ce qu'on attend de lui et s'oppose avec la force du calme, renvoyant l'autre à ses questionnements, le laissant développer culpabilité, compassion ou colère selon l'émotion disponible chez son interlocuteur.
Ce stratagème, dont on ignore toutes les motivations, rappelle le silence du psychiatre qui provoque un intense désarroi, faisant curieusement jaillir la vérité que le patient était le plus déterminé à dissimuler.
Ce livre est presque un conte philosophique, aucunement palpitant, sans effet de style qui aurait pu me transporter par plaisir à la dernière page. Je me félicite donc de ne pas avoir abordé l'auteur par la lecture, beaucoup plus conséquente, de Moby Dick. A moins que ce n'eût été précisément le bon choix, mais "je préfèrerais pas".
- Ce billet est le 1er de ma participation au challenge des lacunes -