Les domestiques - Gustavo BOSSERT
L'histoire est originale, elle tient en quelques lignes sur la 4ème de couverture : d'inattendus domestiques s'imposent chez un couple de tranquilles retraités.
J'attendais une situation sournoise, insidieuse, de l'oppression et le suspens d'un dénouement stupéfiant. L'auteur le voulait aussi. Pourtant, pas un mot plus haut que l'autre, pas une phrase qui me jette à terre, rien qu'un dossier bien ficelé : Gustavo BOSSERT est juge à la cour suprême d'Argentine. Mais l'Argentine n'est pas là, tout juste si Carlos Gardel est cité sans à propos.
Le dénouement arrivera comme une formalité, puis un rebondissement ultime, tout de même, dommage qu'il soit si grossier ; j'avais d'abord écrit grotesque.
Et pourtant.
C'est un roman qui vous pince, qui vient gâcher votre dimanche. "les domestiques" finalement, ne parle de rien d'autre que des domestiques. De la lutte des classes, de l'infamie d'asservir son prochain, du scandaleux instinct qui pousse le plus fort à disposer de son plus faible, ... avec ou sans scrupules ?
C'est avec des scrupules que l'on referme le livre, Gustavo Bossert n'a pas perdu son temps.
Encore merci à Comète qui m'a donné son livre,
et merci au livre qui m'a présenté Comète.