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9 septembre 2009

Epopée

Très improbablement, un homme d'affaires et un militaire, finlandais en finlande, se rencontrent dans une grange pour s'y suicider. De stupeur ils reportent leur sombre ambition, puis échaffaudent des projets de regroupement suicidaire, d'un finlandais suicidaire à l'autre ils devinrent association de mortels et s'engagent dans un road movie de l'extrême nord de l'Europe vers l'extrême sud. Arriveront-ils au but ultime : le suicide collectif ... ?

arto

Arto Paasilinna, part d'un fait de société finlandais,  un véritable fléau qui ravage son pays : le suicide. La Finlande est en effet le 5ème pays au monde où l'on se suicide le plus, peut-être à cause de l’isolement dans certaines campagnes et certainement aussi à cause de l’alcoolisme. Pour comparaison, il y a en Finlande 28 suicides pour 100.000 habitants, contre 20 en France (! quand même).

C'est le premier titre que je lis de cet auteur, "la douce empoisonneuse" figure aussi dans ma PAL, c'est donc une découverte et elle me faisait très envie car tous les thèmes humanistes abordés par cet auteur me séduisent. Par ailleurs j'ai lu de nombreux billets et critiques sur l'écriture d'Arto PAASILINNA que l'on peint comme déjantée, décalée, très humoristique. J'ai donc été légèrement déçue par le charme très discret du ton moqueur que pratique Paasilinna. De mon point de vue l'auteur est assez ironique et délirant plutôt que déjanté. Son récit est pour le moins savoureux dans un style bien personnel, marqué par un certain éloignement des situations où il place ses personnages.

faites_l_amour_pas_les_magasinsA toutes les occasions qu'il s'offre Paasilinna nous fait réfléchir au sens de la vie et progressivement au non-sens de la mort. L'intérêt de la démarche de l'auteur est d'apporter des réponses valides. Pour un exemple, et il me tient à coeur : " Les déshérités d'aujourd'hui avaient plus d'argent qu'un bourgeois moyennement fortuné d'il y a cent ans. Et pourtant ils souffraient de leur dénuement, car ils voyaient autour d'eux des gens mieux lotis et, bien pire, des publicités plus alléchantes les unes que les autres. U..pensait que c'était précisément la publicité qui était la cause principale du suicide des Finlandais. A quoi bon vivre quand on n'avait de toute façon pas les moyens de s'offrir toutes les merveilles que l'on tentait à chaque instant de vous faire acheter ?". Convaincue depuis longtemps, au bord de militer contre le consumérisme qui décime le moral de nos riches contrées, il me semble que ce roman mérite d'être largement promu ne serait-ce que pour ce passage. Evidemment l'auteur idéalise des solutions comme le partage et l'humanité, mais tout le monde sait déjà cela quand bien même très peu le mettent en pratique.

pal Des nouvelles de ma PAL, 1 de moins, terminé dans le train aller, j'ai donc acheté un roman afin de ne pas être démunie ce soir (Dans le café de la jeunesse perdue, Modiano). Donc c'est encore un coup d'épée dans l'eau. Mais quelle belle idée que cet Objectif PAL quand même ;-)

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Commentaires
A
Effectivement, Petits succides est plus ironique que décalé, mais Paasalinna est le pro des situations incongrues! Plus loufoque encore: Le cantique de l'apocalypse joyeuse.
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